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Epiphanie (Is 60)

9 janvier 2017, par Jean-Louis Cathala

Nous attendons « la bienheureuse espérance et l’épiphanie de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ. » ( Tite, chapitre 2, verset 13 ) Dans ce verset de l’Epître à Tite qui concerne le retour du Messie, nous lisons dans la Bible le mot « épiphanie », que l’on peut traduire par : « manifestation » ou encore : « apparition ». La Solennité de ce jour nous tourne vers l’avenir ! Mais les évangiles ont reconnu que cette gloire du retour du Christ était déjà présente à la crèche de Bethléem.

Vous avez bien entendu notre Lecture tirée d’Isaïe : « Debout ! Resplendis ! Car voici ta lumière » ( Isaïe, chapitre 60, verset 1 ). La naissance de Jésus, «  Roi des juifs », ( Matthieu, chapitre 2, verset 2 ) rend Hérode nerveux «  et tout Jérusalem avec lui », ( Verset 3 ). Cet enfantement dans la clarté de Noël est un relèvement, une dangereuse renaissance tout comme le retour de l’Exil avait été, à la barbe des puissants, une nouvelle Création pour la Cité de David. Avec la venue du Messie, plus encore que par le passé, Jérusalem oubliera sa honte, c’est-à-dire la déportation à Babylone.

Encore dans le Livre d’Isaïe  : «  Les nations marcheront vers ta lumière » ( Chapitre 60, verset 3 ). L’universalisme n’a pas été inventé par les chrétiens ! Après l’Exil, on le trouve souvent exprimé chez les Prophètes. Les évangiles entrent bien dans cet horizon : à travers la figure des mages, ce sont toutes les nations qui se rassemblent à Jérusalem et qui viennent au Sauveur. Mais l’Evangile selon Matthieu va plus loin puisqu’en rentrant chez eux, les mages passent d’un universalisme centré sur Jérusalem à un universalisme qui partira de Jérusalem. Ils sont déjà comme les Apôtres, envoyés pour annoncer une Joyeuse Nouvelle «  à toutes les Nations, à commencer par Jérusalem » ( Luc, chapitre 24, verset 47 ). Ce qui fait avancer ces hommes de l’Evangile tout comme les nations du Livre d’Isaïe, c’est une étoile, une lumière qui apporte la paix ! Pas étonnant que celles et ceux qui désirent la paix entre tous, entre toutes les cultures et toutes les religions, décident souvent de marcher ensemble ! « Suivre l’étoile », chantait Brel dans « Don Quichote ». « Rêver un impossible rêve…Partir où personne ne part… » Quelle est notre quête, notre désir le plus profond ? Quelle est la grande apparition ou manifestation – quelle est l’Epiphanie - que nous attendons pour le monde ? N’est-ce pas que la lumièe brille pour tous ? Alors, mettons-nous en marche, nous aussi, et repartons de cette Messe comme les mages, « par un autre chemin » (Matthieu, chapitre 2, verset 12). Peut-être connaissez vous ce Cantique :

Ne rentrez pas chez vous comme avant !
Ne vivez pas chez vous comme avant !
Changez vous coeurs, chassez vos peurs
Vivez en hommes nouveaux !