Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

Accueil > Prier et Textes à méditer > Homélies du Père Cathala > Ecoute la voix (Dt 30, 10-14)

Ecoute la voix (Dt 30, 10-14)

11 juillet 2016, par Jean-Louis Cathala

Je me souviens de ce chef d’entreprise dans le bureau duquel je lavais les vitres et qui me disait, un peu découragé : « Nous vivons dans un monde où il n’y a plus de règles. » Et c’est vrai que nous assistons à un double phénomène : d’une part, la multiplication des règlements en tout genre ; d’autre part, la disparition de la règle au sens noble du terme : une bonne loi, des principes et des repères absolument nécessaires pour organiser la vie en société et pour éviter que s’installe la « loi du plus fort ». Le pire étant lorsque la loi de la République impose cette loi du plus fort  ! C’est d’actualité. Suivez mon regard ! Ceci étant, quelle doit être la place de la loi dans le domaine de la foi ?

Le Deutéronome, un des plus beaux Livres du Premier Testament, nous enseigne la pertinence de la loi religieuse. Le Deutéronome est une longue méditation sur la présence de Dieu au cœur de l’histoire de son Peuple. Au premier verset de notre lecture de ce dimanche, la version liturgique parle du « livre de la Loi » (Chapitre 30, verset 10). Il vaudrait mieux garder le mot hébreu et parler du « livre de la Torah ». Ce terme, que l’on traduit par « loi », signifie plus largement l’ « Enseignement » : un concept si essentiel que nos frères juifs l’utilisent pour désigner l’ensemble de la Révélation. La Torah est ainsi « la voix du YHVH ton Dieu ». Être à l’écoute de cette voix, c’est l’accueillir en personne ! Garder ses commandements (Mitzvot) et ses prescriptions, pour un juif religieux, c’est revivre au présent le retour de l’Exil ; c’est revenir (Verbe Chouv) au YHVH « de tout son cœur et de toute son âme ». (Verset 10) Finalement, la fidélité à la Torah est au service de la libération de l’esclavage… Et cette Loi, insiste le Deutéronome, n’est pas au-dessus de nos forces. Elle n’est pas hors d’atteinte. (Verset 11) Vous voyez, la loi religieuse n’est pas ou, du moins, ne devrait pas être, un fardeau pour nous rendre la vie impossible et pour nous faire souffrir afin de « mériter » notre salut. La « pratique », ce n’est pas la répétition de gestes religieux, mais d’abord la mise en pratique, jour après jour, d’une Parole exigeante et vivante. Et le Bon Dieu nous prend où nous en sommes. Il n’a pas besoin de gens déjà parfaits ou soi-disant parfaits. La Torah, au fond, c’est comme la Personne de Jésus. Le Christ est celui qui accomplit une Loi donnée pour que nous soyons heureux et libres…Pour que nous vivions.}}}