Ascension (Actes 1, 1-11)

Vous le savez sans doute : Le Livre des Actes des Apôtres est un prolongement de l’Evangile selon Luc. Cette année, dans la nuit de Pâques, le Troisième Evangile nous parlait de « deux hommes » qui se présentaient aux femmes en « vêtements éblouissants » et qui les interrogeaient : « Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ? » (Chapitre 24, versets 4, 5 et 6) Ce matin, au chapitre premier des Actes, nous retrouvons ces deux hommes en vêtements blancs ; et ils posent de nouveau une question : « Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? » A la réponse de l’Evangile : « Il n’est pas ici, il est ressuscité… » correspond celle de notre Lecture : «  Il a été enlevé au ciel, il viendra… » (Actes, chapitre 1, verset 11) L’Ascension est comme le prolongement du mystère de Pâques ; Celui qui est le Vivant n’est à chercher ni parmi les morts ni parmi les nuages, mais au milieu des vivants, nos frères en humanité, jusqu’à son retour.

Oui, aujourd’hui, nous célébrons un Ressuscité victorieux de la mort qui ne s’est pas attardé, qui ne s’est pas installé dans l’histoire. Notre Seigneur a laissé beaucoup d’amis ; mais il est parti sans descendance et sans successeur. Car son Royaume n’était pas, et n’est pas, de ce monde. Il nous a quittés et il est important d’accepter qu’il n’est pas ici, à notre disposition ou à notre mesure. Nous ne sommes pas au bout de l’aventure ; tout comme nos frères juifs et beaucoup d’autres, plus ou moins obscurément, nous attendons l’accomplissement définitif de la promesse.

Il en va du sens même de notre foi. A l’image des disciples, qui souhaitaient le rétablissement de la royauté en Israël, une certaine religiosité peut nous tourner vers le passé, vers la restauration et la conservation. Mais fondamentalement, la foi vivante au Ressuscité nous tourne vers l’avenir. Elle est une recherche et une attente. Pas mal, non ?