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Chercher le vivant (Lc 24, 1-12) - Pâques 2016

29 février 2016, par Jean-Louis Cathala

Pourquoi cherchons- nous le Vivant parmi les morts ?

Avec ce récit de l’Evangile selon Luc, nous voici dans l’ « aube profonde », (Verset 1) timides lueurs de l’aurore, à mi-chemin entre la vigile et le matin. Cet entre-deux qui nous ressemble, quelque part entre ténèbres et lumière, guerre et paix en Syrie, peur et sécurité chez nous, reflète l’espoir fragile d’une clarté qui n’en finit plus de se faire attendre. Luc est le seul Evangéliste à mentionner que les femmes sont littéralement «  perplexes à ce sujet » (Verset 4). Elles ne savent que faire ni que penser de cette pierre roulée et du corps introuvable du Seigneur. Elles cherchent le « vivant parmi les morts ». Pourquoi cherchons- nous le Vivant parmi les morts ?

Quelles que soient les convictions des uns et des autres, tous cherchent « le Vivant », peut-être même ceux qui commettent au nom d’un Dieu perverti en idéologie mortifère des attentats et des atrocités. Toute personne humaine porte en elle un désir d’absolu et de vie en plénitude. Mais bien souvent, en effet, nous cherchons le Vivant parmi les morts : au mieux, dans ce qui n’est pas infini ; au pire dans ce qui défigure notre humanité. Parfois, notre besoin de reconnaissance nous fait marcher sur les autres. Parfois, comme ces femmes devant le tombeau et comme les disciples d’Emmaüs, la nostalgie nous rend aveugles à une vie nouvelle. Parfois, notre soif de transcendance s’épanouit dans les richesses immenses de la culture. Soit ! Et cependant, comme le disent nos frères de l’Islam, il n’y a de Dieu que Dieu ! Lui seul peut répondre au désir infini de nos cœurs.

Et la version évangélique de cette affirmation nous est donnée dans notre récit par deux hommes éblouissants : « Rappelez vous comme il vous a parlé…Il faut…que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié, et qu’il ressuscite le troisième jour. » Et Luc d’ajouter que ces femmes « se souvinrent de ses paroles. » (Verset 8) Oui, c’est le mémorial de la Passion et de la Résurrection du Seigneur qui nourrit notre confiance en la vie malgré tout plus forte que tout. Car celui que nous cherchons a vraiment connu – et vaincu - la mort ! Alleluia !