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Diocèse de Montpellier

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Debout (Luc 21, 25-36)

5 décembre 2015, par Jean-Louis Cathala

Comme vous le savez, nous suivrons durant la nouvelle année liturgique l’Evangile selon Luc. Ce matin, nous ne commençons pas par le plus facile ! Avant le récit de la Passion, nous rencontrons des versets qui nous parlent de destructions et de la naissance d’un monde nouveau. Pourquoi ? Parce que justement, dans la mort et la résurrection du Christ, il en va d’une vie plus forte que la mort et de la venue du Royaume de Dieu.

Ces pages d’Evangile sont composées d’une manière complexe, avec beaucoup de symboles et d’allusions à d’autres passages de la Bible. Ce ne sont pas des prévisions météorologiques et il est important de ne pas les lire avec dans le cœur les inquiétudes fondées que nous pouvons avoir devant le réchauffement de la planète. En fait, ce ne sont pas les catastrophes qui provoqueront la fin du monde ! Dans les Ecritures, c’est plutôt l’inverse : C’est seulement la venue du Fils de l’homme qui provoque l’achèvement de l’histoire et de l’univers ! Et de même que dans les premières pages du Livre de la Genèse, le Commencement est raconté comme une mise en ordre de tout le cosmos : le ciel et la terre, les eaux, la lumière et le firmament ; ( Genèse, chapitre 1, versets 1 à 8 ) de même, ici, l’ accomplissement est aussi présenté avec les images d’un bouleversement cosmique de tous les éléments : le soleil, la lune, les étoiles, la terre et la mer. ( Luc, chapitre 21, verset 25 )

Je m’arrête simplement sur deux verbes qui me semblent faire sens pour nous :
Le premier, c’est le verbe « se redresser  » : « Lorsque cela commencera d’arriver, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance est proche. » (Verbe grec Anakuptô au verset 28 ) Dans ce même Evangile selon Luc, au chapitre 13, nous rencontrons une femme qui est «  toute courbée  » et ne peut « absolument pas se redresser. » ( Même verbe Anakuptô en Luc, chapitre 13, verset 11 ) Et le Messie prend le temps de guérir cette femme au Jour du Sabbat, tout comme il prendra le temps de nous guérir au dernier Jour de tout ce qui nous fait peur, de tout ce qui nous empêche d’aimer, d’être libres et d’être heureux.

Le deuxième verbe, c’est le verbe « se tenir debout » : «  Veillez-donc et priez en tout temps, afin d’être jugés dignes d’échapper à tout ce qui doit arriver et de vous tenir (debout) devant le Fils de l’homme. » ( Verbe grec Istemi au verset 26 ) Là aussi, chez Luc, nous retrouvons ce verbe, et ce n’est pas innocent, au cœur de la rencontre de Jésus et de Zachée, qui après avoir décidé de changer de vie « se tient debout devant le Seigneur. » ( Même verbe Istemi en Luc, chapitre 19, verset 8 ) Peut-être pour nous dire que la vigilance et la prière sont pour nous de l’ordre de la conversion. Se convertir : c’est-à-dire « se tourner vers »…Tournons-nous vers celui qui ne cesse pas de venir, et n’ayons pas peur ; il veut notre bonheur ; il veut que nous vivions debout !