Bonjour à tous ! … du 18 avril

Bonjour à tous ! (N° 5)

« Ne crains plus ; moi, je suis le premier et le dernier, et le vivant, et je fus mort, et voici : je suis vivant pour les éternités des éternités et je détiens
les clefs de la mort et de l’Hadès » (Apocalypse de Jean 1, 17b-18).

Nous poursuivons notre chemin communautaire dans la « distanciation sociale » (comme on dit, maintenant !) et simultanément - nous l’espérons – dans le rapprochement ecclésial ! Nous le voyons bien : nous sommes une seule famille, entre nous et avec l’humanité tout entière. Après la ferveur des jours saints et après la joie pascale, nous risquons pour de longues semaines de nous retrouver dans le disque dur du confinement, avec une véritable isolation pour certains, une augmentation de l’inquiétude pour beaucoup et la déprime pour quelques-uns. Continuons à nous faire signe par mail, sms ou téléphone ! Demain à 10h, nous serons en communion pour le Repas du Seigneur et nous célébrerons avec et pour tous les défunts du covid 19 dans le monde entier. Nous penserons tout particulièrement à notre frère Pierre Domergue, capucin musicien et conciliaire, qui était vraiment un très brave homme !

Beaucoup d’analystes compétents nous parlent déjà de ce que sera le monde de l’ « après-virus » ; je ne suis pas qualifié pour ajouter ici un commentaire, mais je vous partage une réflexion à propos des répercussions possibles de cette expérience unique sur notre foi : le peuple de Dieu est globalement privé de « l’assistance sacramentelle » assurée par le clergé (qui lui, n’en est certes pas privé !). On ne peut pas, bien sûr, soutenir que l’absence de sacrements soit une bonne chose ! Cependant, il peut en sortir du positif par rapport aux abus sexuels. Ils ne sont pas seulement des dérapages individuels ; ils sont aussi une forme d’abus de pouvoir, conséquence possible du cléricalisme inhérent à toute institution, surtout là où des personnes peu équilibrées sont sacralisées. Le confinement empêche beaucoup de bons prêtres de faire beaucoup de bien, mais il coupe aussi l’herbe sous les pieds du cléricalisme ; dans cette situation difficile, même à distance, la vie communautaire peut continuer à s’approfondir ; mais le cléricalisme est comme un général sans armée ! Ceci va peut-être faire un bien fou à l’institution ecclésiale et l’aider à tourner une sombre page de son histoire. En tout cas, le manque parfois douloureux que nous ressentons par rapport aux signes et aux soutiens de la religion traditionnelle nous invite à grandir dans une foi plus intérieure, plus contemplative, plus libre et moins dépendante du « personnel au sol ». Rappelons-nous que l’Église primitive n’avait ni fonctionnaire sacré ni temple de pierre ; les gens se retrouvaient dans les maisons…

Demain dimanche, c’est la Pâque des Orthodoxes ! Réjouissons-nous avec eux ! Au presbytère, il va y avoir un bon repas avec nos amis Coptes !

Je vous souhaite les 3 « P » : Paix, Patience et Prudence !

Jean-Louis (0652260765)