Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

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Diocèse de Montpellier

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Le Jugement dernier

20 juillet 2017, par Jean-Louis Cathala

(Quelques notes sur la conférence de Daniel Marguerat à l’Abbaye Ste Scholastique. Dourgne, le 28.01.14)

Le Jugement Dernier (Matthieu, chapitre 25) est-il une Bonne Nouvelle}}} ? Notre image de Dieu est-elle compatible avec l’idée de jugement ?

« On ira tous au paradis… » La chanson bien connue est certes une protestation justifiée, mais elle révèle aussi une banalisation du salut. L’expression manifeste…

  • Le refus des angoisses médiévales ; les nombreuses représentations du Jugement Denier (JD) nous parlent plus de la peur de la mort au Moyen-âge que de l’Évangile…
  • Le refus du terrorisme de la conversion. Mais jamais dans le Nouveau Testament Jésus n’utilise le jugement comme une menace.
  • Le refus d’un message culpabilisant
  • Le refus du dieu-gendarme. Nous sommes habités par un surmoi prescriptif (visage du père).

D’où la tendance contemporaine à se construire un Dieu sucré… Mais le problème du Mal devient ingérable !

Or, le Dieu de la Bible est à la fois amour et vérité}}}. C’est le Dieu de la Loi qui balise le chemin. Les Prophètes rappellent certes la tendresse de YHVH, mais ils expriment aussi sa colère face à un peuple qui aliène sa liberté ! En cela, Dieu est Père : « Je t’aime, mais je suis en désaccord avec certains de tes choix. »

« Oublier le jugement dernier, c’est abandonner le monde aux méchants. » (Schmuel Trigano) Pour me construire, j’ai besoin de savoir que le Mal n’aura pas le dernier mot. Dieu seul prononce l’ultime parole sur notre monde. Il est le maître de l’histoire !

De fait, le JD n’est pas un tribunal, mais un opérateur de vérité. Il n’est pas une comparution, mais un miroir ; un miroir qui rend responsable. Je peux dire « je. » Un jour, je serai appelé à répondre de ma vie ; le Dieu du jugement fait de moi un adulte ! Voir la parabole des talents (Matthieu, chapitre 25)

Et nous n’avons pas à nous transformer en juges des autres, car Dieu seul est juge. Ne nous prenons pas pour Dieu ! (Matthieu, chapitre 7, versets 1 et 2)

Finalement, c’est sur l’amour en actes – mise en pratique de l’Évangile - que se fera le discernement et qu’aura lieu l’heure de vérité. (Matthieu, chapitre 7, verset 21 ; Matthieu, chapitre 25) Et qui plus est, « si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur… » (1 Jean, chapitre 3, verset 20).