Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

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Texte Moingt 90… : Anges et démons

29 mai 2023

Quelle est la source de la croyance aux anges et aux démons ? Dans l’Ancien Testament, ils ne sont mentionnés que très rarement dans des textes postexiliques qui ont subi l’influence perse (J’excepte les mentions de l’ « Ange du Seigneur », qui, de l’avis général, signifient un événement théophanique, et d’autres qui sont des survivances polythéistes manifestes, les « dieux » ou « fils de dieux ») (…) Sous l’influence de ces doctrines, mélangées à d’autres croyances religieuses, (…) la démonologie explose un peu partout, concurremment à l’angélologie, dans les régions méditerranéennes aux alentours de l’ère chrétienne, dans la littérature profane romaine et grecque, dans les gnoses, dans les écrits juifs paratestamentaires et apocalyptiques et dans le judaïsme populaire auquel les auteurs du Nouveau Testament emprunteront ces représentations. Ainsi Jésus parle à plusieurs reprises de Satan, qui l’avait tenté au désert, qui sème l’ivraie dans le champ du Seigneur, du diable et de ses anges pour qui l’enfer a été préparé – et aussi des anges de Dieu ou du ciel, le plus souvent à propos de leur fonction au jugement dernier ; peut-on voir dans ces mentions plus que l’usage d’un langage convenu, alors qu’elles ne font l’objet d’aucun enseignement direct ? Le seul à en donner un est saint Paul (Colossiens 1) , mais il s’agit plutôt d’une mise en garde contre le pouvoir qu’on serait tenté de leur accorder (…)

(Le Théologien) doit remplir la fonction critique de préserver la foi de l’envahissement des superstitions et des mythologies dont nulle tradition religieuse n’est exempte (…) La trace écrite (des entités surnaturelles intermédiaires) mérite le respect. Mais ce respect a une limite fixée avec rigueur par le Nouveau Testament et appliquée avec non moins de fermeté par saint Paul quand il parle des Puissances : « il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme, Christ Jésus » (1 Tm 2, 5). Autrement dit, aucun intermédiaire céleste, bon ou mauvais, n’est tolérable, dont le pouvoir s’ajouterait à celui du Christ ou le tiendrait en échec. Du point de vue de cette règle de foi, la croyance chrétienne aux bons anges, qui ne leur concède qu’un pouvoir auxiliaire et épisodique, est tolérable, sauf que la médiation du Christ, prolongée par le don de l’Esprit, ne leur laisse pas un champ d’action où leur intervention serait perceptible et moins encore nécessaire comme telle (…)

On ne manquera pas de dire que la croyance à Satan, simple créature devenue mauvaise par son libre choix, n’équivaut pas à la reconnaissance d’un principe autonome du mal. Certes, mais nul ne saurait contester que la tradition théologique a chargé Satan de la responsabilité suprême du mal pour trouver une explication au mal qui en décharge Dieu, tout en disculpant l’homme en partie.