Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

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Diocèse de Montpellier

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Texte Moingt 89 ….La gnose

29 mai 2023, par Jean-Louis Cathala

(Pour la gnose, combattue par Irénée au II° siècle), la création est mauvaise (…) Le salut consiste (…) à s’en libérer. La gnose explique la création de l’univers (pour faire court) par les « avatars », les défectuosités, les « passions » subies par la dernière émanation de la divinité, l’Éon Sophia, et son double d’en-bas, Achamoth, des passions qui furent les semences des substances dont se servit le Démiurge, enfanté par Achamoth, pour façonner le monde, un monde fatalement mauvais, littéralement « avorté » dès le départ, puisqu’il est le fruit de la faute et de la chute de Sophia et de son « avortement », mais qui contient cependant un principe de salut, l’esprit (pneuma) déversé à travers elle par le Sauveur venu à son secours pour la réintégrer dans le Plérôme de la divinité (…) La gnose avait représenté un danger mortel pour le christianisme naissant, qu’elle risquait d’enfermer dans le cadre des religions dualistes et d’entraîner sur le pente du refus ascétique du monde, en répandant une explication et une solution, toutes deux radicales, du problème du mal : le mal, sous toutes ses formes, vient du dieu créateur, et le moyen de lui échapper est de se retrancher du monde. Ce même problème représente de nos jours le même danger, puisque le reproche fait au Dieu créateur de ne pas préserver le monde du mal est reconnu comme la source principale de l’athéisme. Entre-temps cependant, le christianisme avait proposé une explication propre à disculper Dieu de ce reproche, en rejetant la responsabilité du mal sur l’ange déchu, Satan, Prince des ténèbres ; seul était pris en compte, il est vrai, le mal moral ; de toute façon, force est de constater que le recours au démon n’a pas réussi à restaurer dans la majorité des esprits la confiance envers le Dieu créateur (…) Le dogme catholique affirme que les êtres spirituels ne peuvent être que des créatures et qu’ils ne peuvent être devenus mauvais que par leur faute. Le IV° concile du Latran énonce cette conviction en 1215 comme une conséquence directe du rejet du dualisme par la règle de foi à l’encontre des descendants tardifs de la gnose manichéenne qu’étaient les Albigeois