Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

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Texte Moingt 55… : L’éternité de Dieu

22 février 2022, par Jean-Louis Cathala

Notre entendement conçoit l’éternité de Dieu en repoussant loin d’elle tout ce qui est inhérent au mode d’être dans le temps, commencement et fin, changement et successivité. La théologie applique ce concept au Dieu de la révélation, sans aller pourtant au bout de sa logique, qui interdirait au Verbe de Dieu de «  devenir chair ». Elle dissocie soigneusement l’origine du Verbe, qui « a lieu dans » l’éternité, et sa mission, qui « se fait » dans le temps, mais il n’y a pas de rapport concevable d’antériorité ni de postériorité entre ce qui se passe dans l’éternité (et, à la lettre, il ne s’y « passe » rien) et ce qui se passe dans le temps. La raison théologique dit que nous ne savons pas ce que Dieu est, seulement qu’il est ; mais l’éternité n’est pas une durée infinie qui surplomberait le temps, elle n’est rien d’extérieur à Dieu, elle n’est pas son « lieu », elle est son propre, son acte d’être soi, son mode d’être (…) Certains répugnent à dire de Dieu qu’il « existe », l’ek-sistence semblant impliquer la contingence de l’étant qui sort de ses causes, qui commence à être et qui est contraint à l’effort et à la lutte pour per-sister dans l’être. D’autres hésitent même à dire que Dieu « est », car il est de la logique de cette affirmation de lier Dieu à tout ce qui est, à l’être commun dont participent tous les étants. En ce qui nous concerne, nous avions convenu d’attendre du Christ la révélation de l’existence de Dieu. Nous ne parlons pas de l’idée de Dieu (…) Nous ne disons pas non plus que la résurrection de Jésus apporte la garantie de l’existence de Dieu, auparavant incertaine : il n’est pas de la nature de la révélation de donner des preuves d’ordre rationnel, alors qu’elle requiert la foi. Mais la foi se prononce sur la corrélation qu’elle perçoit entre le sens de l’existence, auquel notre raison lie invinciblement l’affirmation de Dieu, et celui que dévoile la résurrection de Jésus, en tant qu’elle lie notre propre destinée à son avenir en Dieu. C’est là que Dieu révèle son existence, et donc qu’il nous donne à connaître son mode d’être, son éternité, selon une logique qui n’est pas celle de l’être ni celle de l’entendement, mais celle de la croix.