Texte Moingt 24… La résurrection surgit de la mort

Les apôtres ont associé très tôt mort et résurrection de Jésus dans une même recherche d’intelligibilité scripturaire, puis dans une même annonce salutaire, et ils leur ont donné le sens de constituer, conjointement, un seul et même événement et acte de salut (…) C’est de la résurrection que vient la qualification salutaire de la mort de Jésus. Mais réciproquement, c’est aussi de cette mort que vient la valeur salutaire de la résurrection selon sa dimension absolue et universelle qui sera manifestée par le don de la Pentecôte, mettant à la disposition de tous les peuples le salut qui avait été promis au peuple de l’Alliance et qui a été affranchi par la croix des obligations, des entraves et des clôtures de la loi (…) Sous l’éclairage des Écritures, la gloire de la résurrection de Jésus reflue vers sa mort ignominieuse, pour y faire reconnaître l’œuvre puissante de Dieu, accomplissant le salut du monde par un moyen qui confond la sagesse et la superbe des hommes. Cette lumière se concentre sur la personne du Christ, cet instrument choisi par Dieu qui, par une obéissance parfaite poussée jusqu’au total anéantissement de soi, « procure à tous les hommes une justification qui donne la vie » (Rm 5, 18). Il apparaît ainsi que la résurrection de Jésus ne succède pas seulement à sa mort comme si la vie lui était rendue du dehors, mais surgit de sa mort même, comme la victoire naît du combat, sauf qu’ici la victoire naît de la défaite ; elle est moins destruction de la mort que ressourcement de la vie dans la mort, acte de tirer la vie de la mort, de donner la vie en allant à cette extrémité de l’amour qui est de « donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 13)