Texte Moingt 2 : Un Dieu qui parle

Un des traits distinctifs de la foi chrétienne est d’être la réponse personnelle de l’homme à un appel personnel de Dieu, trait qui découle de la particularité du Dieu des juifs et des chrétiens d’être un Dieu qui parle, non qu’il tienne des discours, mais en ce sens qu’il appelle et se communique à l’intérieur des cœurs. Cela apparaît tout au long de la Bible et dès les premières pages : Dieu interpelle l’homme qu’il vient de créer, il invite Abraham au départ, il lui fait des promesses, il charge Moïse de guider le peuple qu’il veut libérer, il donne sa loi à ce peuple, il fait alliance avec lui, il ne cesse de lui adresser la parole, de lui rappeler ses préceptes et ses promesses par l’intermédiaire de ses envoyés les prophètes ; et il juge la foi du peuple et de chaque croyant à l’obéissance et plus encore à la confiance en sa parole, malgré les adversités qui surviennent à chacun et les apparences contraires de l’histoire. Il en va pareillement du christianisme, fondé, pour le dire en deux mots, sur l’annonce du Royaume de Dieu par Jésus, puis sur l’annonce de Jésus christ reconnu en sa personne Parole vivante de Dieu et guide des croyants vers ce Royaume. Cette particularité du Dieu révélé se double d’une autre caractéristique, manifeste dans la Bible comme dans l’Évangile : le Dieu qui parle se fait le compagnon des hommes et de leur histoire et les appelle à faire histoire avec lui, il les entraîne sur des chemins de libération.

Joseph Moingt – Dieu qui vient à l’homme – Tome 1 – Cerf 2002, pp. 85 et 8