Texte Moingt 116…L’union à Dieu dans le corps du Christ

L’union de l’homme à Dieu n’est pas individuelle en ce sens qu’elle unirait chacun seul à seul avec Dieu : une union de ce genre n’a eu lieu qu’une seule fois, dans le Christ uni au Verbe à raison de sa singularité d’homme choisi pour être une seule personne avec lui. A tous les autres hommes l’Esprit se donne à raison de leur appartenance commune à l’humanité, de même qu’ils ont été formés à la même image de Dieu, unique en eux tous, et pour qu’ils soient tous unis ensemble à la façon d’une même famille et plus encore, pour qu’ils soient un comme le sont le Père et le Fils (…) Le corps du Christ ressuscite en capacité de devenir le corps universel de tous ceux qui viennent à participer à la filiation divine de l’unique Fils de Dieu (…) Il reste donc à cette fini en relation vivante, vivifiante et indissoluble avec la totalité de l’histoire dans laquelle les hommes continuent à naître et à mourir (…) Le corps du Crucifié est demeuré dans la chair du monde, comme il l’avait annoncé, en semence de vie éternelle. Telle est sans doute la signification symbolique de la croyance de la descente du Christ aux Enfers, entre le Vendredi saint et Pâques, pour renouer, entre les morts des siècles passés et les vivants d’aujourd’hui, les liens d’une histoire que la liberté selon l’Esprit ne cesse d’arracher au passé qui meurt pour le transmettre en héritage au présent sorti de cette mort.

Joseph Moingt – Dieu qui vient à l’homme – T. 2, Vol. 1 – Cerf 2012 – pp 455-456.