Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

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Texte Moingt 93… : La mort dans une vision de foi

29 mai 2023, par Jean-Louis Cathala

La mort, de quelque façon qu’elle survienne, est l’objection à la fois la plus facile à écarter, - en vertu de l’adage ancien que tout ce qui naît est sujet à mourir, que tout commencement dans le temps est assigné à une fin -, et la plus difficile, en tant qu’elle révèle, inscrite dans la structure du cosmos, une loi d’anéantissement universel, une finalité de mort qui frappe toute créature dès qu’elle advient à l’être : comment appellerait-on « bon » l’être qui porte sa mort en soi, et, à plus forte raison, l’auteur de cet être  ? Longtemps, les hommes religieux, païens ou hébreux, ont vu dans la mort « prématurée » une vengeance des dieux ou un juste châtiment de Dieu, mais (ont) accepté la mort « normale », celle qui survient de l’épuisement des forces vitales, comme un don couronnant une vie de bienfaits divins. Cette résignation ne les a pas empêchés, les uns d’affirmer l’immortalité de l’âme, les autres d’imputer la mort à la faute du premier homme, double héritage recueilli par la théologie chrétienne, jusqu’à l’époque toute récente (…) où elle a accepté la naturalité de la mort. Il est concevable que l’homme reproche à Dieu de ne l’avoir créé que pour la mort s’il ne se sent pas invité à partager son éternité. Mais la révélation enseigne que Dieu a créé l’homme expressément en vue de l’introduire, corps et âme, dans sa béatitude, car c’est cela devenir fils de Dieu, et que la Trinité l’assiste dans son combat pour se libérer des entraves du sensible jusqu’à établir dès maintenant sa demeure en lui, c’est-à-dire jusqu’à le rendre participant de la vie éternelle (…) La mort sera alors conçue comme la levée du voile des phénomènes sur la vérité de l’être humain pénétré de la présence trinitaire. Dans cette vision de foi, la mort ne peut plus être considérée comme un mal absolu ni, à plus forte raison, imputable à Dieu.