Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

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Diocèse de Montpellier

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Texte Moingt 65… : Le concept de « personne »

19 mai 2022, par Jean-Louis Cathala

Avant de prendre une signification abstraite dans son usage métaphysique, il exprime une histoire et un devenir car, même si tout enfant est reconnu dès sa naissance à titre d’individu sujet de droits, la qualité de personne n’est pas une pure donnée de la nature organique (…) Tout individu naissant a vocation à devenir personne à la fois par son intégration à une culture et à une société et par la conquête de son autonomie et de sa pleine responsabilité à l’égard des autres (…) Admettre que le Verbe « devienne » personne, quand nous considérons sa présence au temps, ce n’est pas nier la subsistence éternelle qu’il reçoit du Père, et dont il confie la « responsabilité » au Verbe en l’envoyant dans le monde. A l’opposé, refuser ce devenir historique au Verbe pour le motif qu’il serait contraire à sa perfection hypostatique, c’est implicitement refuser que le Verbe devienne un seul sujet avec Jésus-Christ, sauf à retirer à l’homme Jésus sa dignité de sujet historique (…)

Dans la philosophie (…) (le concept de personne) en est venu à signifier l’autonomie du sujet libre et conscient de soi, centré sur soi, principe indépendant de vie intellectuelle et affective, de décisions et d’activités. Or, une telle idée convient excellemment pour parler du Dieu unique comme d’une personne parfaite, à la manière de l’Écriture (…) Du coup, il paraît difficile de continuer à affirmer une trinité de personnes en Dieu sans faire éclater son unité. Karl Barth et Karl Rahner en ont fait l’un et l’autre la remarque en des termes voisins : ils constatent que beaucoup de chrétiens parlent de la Trinité en termes de trithéisme (…) ; observant que l’Écriture parle de Dieu comme d’une personne, un Je, ils recommandent d’éviter de dire « trois personnes » (…) et de dire plutôt « trois modes particuliers d’existence » ou « trois manières d’être », comme les Pères grecs.