Texte Moingt 64…Et le verbe s’est fait chair

Et le Verbe s’est fait chair

Expression énigmatique, qu’il ne faut pas comprendre au sens d’une transformation, pas plus, à l’opposé, que d’un revêtement, mais d’un devenir qu’il se donne en advenant dans un individu humain en vertu de l’historicité dont il s’est chargé : il constitue, il rassemble dans le cours des temps et transfère en Jésus son passé de Premier-né de la création, de Fils de David et de messie attendu, et il prend réciproquement pour soi l’avenir qui fait venir Jésus au monde en qualité de Fils unique de Dieu, son avenir d’homme prédestiné à devenir le Premier-né des enfants de Dieu par sa mort et sa résurrection, car l’existence d’un individu humain est toujours entrelacée de passé et de futur.