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Diocèse de Montpellier

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Texte Moingt 48… : Écriture et révélation

4 janvier 2022, par Jean-Louis Cathala

L’Église ne tient pas les écrits du Nouveau Testament pour de simples documents d’archives, mais pour des textes révélés par Dieu qui lui en a confié le dépôt avec l’autorité pour les interpréter. Or, même si elle ne prétend pas « fixer » par voie d’autorité le sens de chaque texte et laisse aux exégètes la liberté de les étudier « scientifiquement », elle demande aux théologiens de respecter le sens établi dans le cours et en vue de l’élaboration du dogme. Il en est résulté de nos jours que deux types d’interprétations entrent en concurrence, l’une scientifique, l’autre dogmatique, la première étant impuissante, dans beaucoup de cas, à valider les « preuves » alléguées par la seconde. Ainsi s’est creusé le fossé entre une christologie d’en haut, celle de la tradition et du dogme, et une autre d’en bas, celle qui se tient au plus près de l’exégèse scientifique – opposition qui instaure un régime trouble de double vérité (…) On a du mal à comprendre que ces écrits, (…) censés bénéficier tous d’une même inspiration, ne s’accordent pas au moins sur le point essentiel de l’identité de Jésus et qu’on ne trouve de christologie « haute », celle que va reprendre le dogme, que dans l’évangile de Jean, quelques textes des apôtres, et peut-être (mais ce sera discuté) dans de rares passages des autres évangiles. On arrive ainsi au dilemme ou bien de privilégier le sens qui paraît le plus proche de la « vérité historique », (imputant tout ce qui dépasse à la théologie personnelle des auteurs sacrés), ou bien de ne retenir que les textes qui témoignent d’une pensée plus haute, comme s’ils avaient bénéficié d’une inspiration particulière puisque nous les trouvons mieux accordés à la vérité dogmatique.

Joseph Moingt – Dieu qui vient à l’homme – Tome 2, Vol. 1 – Cerf 2012 pp. 58-5