Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

Quartiers de Celleneuve et la Paillade

Diocèse de Montpellier

Accueil > Prier et Textes à méditer > Théologie pour tous ! Un chemin avec Moingt… > Texte Moingt 45… : Une histoire de salut

Texte Moingt 45… : Une histoire de salut

1er décembre 2021, par Jean-Louis Cathala

Nous attendons la révélation de la Trinité, et de tout ce qui relève de son « économie », de l’histoire où Dieu se déploie en s’y rendant présent, ou plutôt qu’il déploie à partir de lui-même dans le temps, une histoire de salut, qui est à lire dans la foi, mais qui n’est pas hétérogène à celle que nous avons à vivre, qui la travaille du dedans, puisqu’elle fait le salut des hommes vivant dans le monde. Nous écartons donc l’idée d’oracles tombés du ciel « à la verticale » : les êtres humains ne connaissent pas la grammaire de la langue de Dieu, s’il en a une. Mais du coup se préjuge la possibilité d’une communication de Dieu à nous au moyen de l’histoire où il se tient et par où il s’exprime, parce qu’il se donne en elle un être-là en lien avec nous (…) L’Écriture est parole de Dieu en tant qu’elle interprète l’histoire qu’il conduit ; elle n’en reste pas à une simple lecture des événements, mais, les regroupant en histoire sensée, elle s’attache à exprimer ce que Dieu veut nous dire à travers eux. Les croyants, à leur tour, interrogeant l’ensemble des Écritures à partir des questions que leur pose l’histoire dont ils héritent, expriment en discours conceptuel l’intelligence des choses de Dieu qu’ils y découvrent. La théologie, prenant conscience d’être l’interprétation redoublée d’une herméneutique fondamentale, celle des voies de Dieu qui est premièrement faite par la Bible, ne cherchera pas dans chaque mot ou énoncé des vérités telles quelles proférées par Dieu ; elle sait qu’il est incompréhensible, que ses pensées et décisions ne sont pas accessibles en elles-mêmes ; elle ne doute pas pour autant être dans la vérité en se fiant à l’Écriture, mais sous le mode où celle-ci confirme ce que Jésus dit de lui quand il se définit comme « la voie, la vérité et la vie » ; elle n’est la vérité et ne la donne que sous le mode d’être la voie qui conduit à lui et de donner le fruit de vie qu’il porte. De cette manière est présupposée la cognoscibilité de la révélation, parce qu’elle nous parvient par une histoire qui nous compénètre et qu’elle est appropriée à notre façon de penser l’histoire sans excéder la temporalité de nos connaissances.