Texte Moingt 35… : L’approche de Jésus dans son histoire

Le « préambule » historique de la foi au Christ ne s’exprime pas encore en acte de foi, il n’en pose pas moins les fondations, qui ne sont pas de l’ordre de la croyance ni de l’obéissance mais (…) d’une marche d’approche (…) La conversion prend une figure concrète et positive dans l’observation et l’écoute de Jésus : c’est le respect des petits et des faibles, la compassion fraternelle envers ceux qui souffrent, le souci des autres, c’est de travailler à la libération de toutes les formes d’oppression, de s’écarter des voies de la domination d’autrui et de la violence, de pratiquer le pardon et de savoir le demander, d’entrer dans la voie de l’amour et du service d’autrui. Rien de cela ne fait partie d’un enseignement détaillé ni systématique de la part de Jésus, d’un code de préceptes moraux, il s’agit plutôt de leçons de vie et d’exemples donnés à l’occasion d’une rencontre ou d’un événement, (…) d’une éthique de la relation à l’autre (…) Chacun se sent invité (…) à exister autrement (…) L’approche de Jésus dans son histoire, dans toute la mesure où elle engage à sa suite, est un début authentique de foi en Dieu (…) Cette foi relève de l’anthropologie et de l’éthique, non encore de la religion ni du dogme ni de la métaphysique, et cela doit être considéré comme une caractéristique essentielle de la foi chrétienne, même si cela est loin d’en épuiser le concept.