Texte Moingt 21 : La condamnation à mort de Jésus

Il y eu au départ une concertation des autorités religieuses juives qui ont jugé « blasphématoire » l’attitude de Jésus à l’égard du Temple et ont décidé d’y mettre fin en le déférant au tribunal du procurateur romain, et il y eu au terme le jugement de ce dernier, décidant de mettre l’accusé à mort pour avoir cherché à se faire « Roi des juifs » (…) Entre les intérêts religieux de la défense du Temple et les intérêts politiques de la paix publique, l’entente allait de soi. Voilà comment se laissent lire, globalement, les récits évangéliques du procès de Jésus, sans qu’il soit besoin d’y transporter la dramaturgie contemporaine de l’antijudaïsme reproché au fait chrétien, alors que le christianisme n’existait pas encore, pas même autour de Jésus, pas plus qu’au temps où se formaient les traditions relatives à ce procès, et que le judaïsme de l’époque, traversé de nombreux courants, dont celui constitué précisément par le « mouvement de Jésus », et divisé en sectes ennemies, précisément au sujet du Temple, n’offrait pas un front uni par opposition auquel un antijudaïsme aurait pu prendre sens.