Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

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Diocèse de Montpellier

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Texte Moingt 20 : Les guérisons de Jésus

4 mars 2021, par Jean-Louis Cathala

Les récits évangéliques de guérisons se rapportent directement, non aux faits eux-mêmes accomplis par Jésus, mais à d’autres écrits, prophétiques, pris comme annonces et critères de ce que devait faire l’ultime envoyé de Dieu, et il en allait vraisemblablement de même des premières traditions orales qui, avant d’être recueillies dans les évangiles, recouvraient la rumeur de Jésus de sa renommée de prophète (…) Le rapport établi par la prédication de l’Église entre ces deux écritures du même signe, l’annonce et le récit, n’élimine pas la réalité du fait, mais invite la foi à se fixer sur la personne et l’événement de Jésus (…) Il ne nous est pas demandé de croire d’abord à chacun des faits rapportés, pris un par un, et de croire ensuite en lui à cause de ces faits, mais de croire à la figure de révélation que tous ces signes, pris et interprétés ensemble, lui composent par l’effet de globalité symbolique, en tant qu’ils signifient Dieu révélant sa venue en Jésus. L’aspect merveilleux de la guérison est sans intérêt réel, il provoque au mieux l’étonnement ou l’admiration. Autrement révélatrice est la réalité symbolique des signes, qui montrent Jésus « passant partout en faisant le bien, guérissant tous ceux que le diable tenait asservis, car Dieu était avec lui » (Ac 10, 38). Il s’agit d’un fait d’histoire, massif, lourd de signification, à savoir qu’il a passé la plus grande partie de sa vie publique au milieu de malades et de pauvres gens (…) pour restaurer leur dignité humaine, (pour) libérer l’humanité prisonnière du mal, de la même façon qu’il se disait envoyé aux pécheurs pour montrer que l’amour de Dieu était sans exclusive. Récits de guérisons et récits de repas pris avec les pécheurs publics composent (…) un tableau hautement historique et eschatologique (…) Ils tissent, en Jésus même, des liens de convivance entre Dieu et l’humanité souffrante et pécheresse (…) (Ces liens) actualisent et illustrent mieux que tout discours le caractère humain et humanisant du Royaume de Dieu et (…) révèlent le plus inattendu peut-être de Dieu, ce que les théologiens d’aujourd’hui appellent « l’humanité de Dieu » (…) Sans doute, ceux qui voyaient ces faits s’accomplir n’en retiraient pas sur-le-champ une telle révélation, mais ils se sentaient préparés à attendre et à recevoir de Jésus une révélation nouvelle de Dieu, différente de l’idée coutumière de la toute-puissance divine, à laquelle l’énergie miraculeuse déployée en Jésus, si elle seule avait été perçue dans sa matérialité brute, aurait seulement renvoyé – sans reste. En recueillant ces signes et en restructurant leur symbolisme, l’Église proclamait déjà la nouveauté déconcertante de cette révélation.