Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

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Diocèse de Montpellier

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Texte Moingt 14 : L’histoire de Jésus dans l’esprit du croyant

13 janvier 2021, par Jean-Louis Cathala

Le théologien ne se prononce pas (à mon sens) sur le passé de Jésus tel qu’il s’est passé (et reste enfoui) dans le temps et le lieu où il a vécu, mais tel qu’il est passé (et demeure) dans la prédication de l’Église qui, en le racontant dans les évangiles, affirme son identité, à savoir qu’il est le Christ Fils de Dieu. Cette affirmation, que l’Église proclame en vertu de sa foi à la résurrection de Jésus, donc par l’effet d’un regard rétrospectif sur les événements qu’elle raconte, le théologien n’a pas la prétention d’en faire une vérité historiquement constatable par la prospection du passé de Jésus. Il la tient cependant, d’une certitude de foi, raisonnée mais non historique, pour l’histoire vraie de Jésus : c’est ce que Jésus a fait dire de lui (…) Jésus n’a pas d’autre histoire que le discours évangélique dont la lettre s’écrit dans l’esprit du croyant. Il n’en est pas moins vrai que cette histoire s’écrit au passé, même dans le présent du croyant, qui professe : « né de la Vierge Marie, crucifié sous Ponce Pilate… » L’histoire reçue dans la foi a donc besoin des repères du passé, que vérifie l’historien, c’est pourquoi le théologien doit y être attentif, non pour munir la foi de certitudes historiques, mais parce que l’affrontement aux vérités historiennes est nécessaire à la véracité de la foi, car le croyant ne pourrait pas être vrai en tenant, l’une par la foi, l’autre par la raison, deux vérités opposées l’une à l’autre ou fuyant cet affrontement. A cet égard, c’est un acte de foi, pour le théologien, que de s’enquérir des données historiques concernant sa foi (…) Les historiens admettent dans l’ensemble qu’ils n’ont pas les moyens de reconstruire scientifiquement une biographie de Jésus (…) et que les données évangéliques, telles qu’elles sont étudiées et appréciées par le plus grand nombre des spécialistes reconnus, restent les meilleures sources de cette histoire et demeurent largement fiables (…) Il est bon de rappeler, de plus, que l’histoire n’est pas la science « dure » que d’aucuns imaginent (…) Il y a en elle quelque chose qui l’apparente à la fois à la philosophie et à la théologie (…) L’histoire des origines chrétiennes n’est ni socle rocheux ni sables mouvants, elle est faite de la même terre, familière et incertaine, sur laquelle se fit et s’écrit la nôtre. Sachant cela, le croyant ne sera tenté ni par la présomption du savoir ni par l’angoisse du doute, il pensera que l’histoire de Jésus se fait et s’écrit chaque jour dans la vie et la foi des chrétiens, et qu’elle restera vivante aussi longtemps qu’ils la raconteront, évangiles en main, en proclamant qu’il est vivant.