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Diocèse de Montpellier

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A la droite du trône de Dieu (Hb 12, 1-4)

19 août 2019, par Jean-Louis Cathala

Durant trois dimanches, nous entendons des extraits du chapitre 12 de ce que la Tradition a longtemps appelé « l’Épître de Saint Paul aux Hébreux ». En fait, ce n’est pas une épître, ce n’est pas de Paul et ce n’est pas adressé à des gens que l’on pourrait précisément appeler des Hébreux. Cela commence bien ! Ce texte magnifique et difficile est une homélie adressée à des juifs disciples de Jésus. Ils sont de la première génération ; ils attendent le retour imminent du Seigneur. Et puisque celui-ci doit avoir lieu à Jérusalem, ils se rendent périodiquement dans la ville sainte ; c’est peut-être lors d’un tel pèlerinage que ce sermon est prononcé. Certains spécialistes considèrent que cet ouvrage a été achevé avant la chute de Jérusalem en 70. En tout cas, il reflète une théologie très ancienne. Dans les versets que nous avons entendus, qui nous parlent de foi et d’endurance dans les épreuves, il nous est dit que Jésus « accepta la mort sur une croix et s’est assis à la droite du trône de Dieu » (verset 2. Bayard 2005). La résurrection ainsi exprimée, c’est Jésus vivant qui siège auprès de Dieu. Le Livre n’évoque jamais une conception plus tardive selon laquelle Jésus retourne à la vie sur terre hors du tombeau avant d’être enlevé au ciel au bout de 40 jours. On pourrait dire que pour l’Épître aux Hébreux, tout comme pour Paul, d’ailleurs, la Résurrection et l’Ascension sont un seul et même événement !

En fait, comme souvent dans Le Nouveau Testament, ce sermon utilise un genre littéraire appelé Midrash : une façon de présenter la figure du Christ à partir de l’histoire du peuple d’Israël ici, en l’occurrence, à partir du Psaume 110, un psaume d’intronisation d’un roi-prêtre. C’est ce psaume que Jésus, intronisé par Dieu au ciel, a « incarné » par sa mort et sa résurrection. Le Midrash, c’est une manière pénétrante de comprendre ce qui nous arrive à partir de ce qui nous est déjà arrivé. C’est très humain : quelque chose fait sens en nous car nous avons déjà vécu quelque chose de cet ordre ! Au chapitre 11, lu dimanche dernier, les auditeurs de cette homélie sont appelés à grandir dans une foi qui accepte l’invisible à la suite de beaucoup de grands peronnages de la Première Alliance  : Abel, Hénoch, Noé, Abraham, Moïse… Aujourd’hui, nous aussi, nous sommes entourés de cette « grande nuée de témoins » auxquels il faut ajouter la Vierge Marie, les martyrs, les apôtres et tous les saints. Notre foi s’inscrit dans la déstinée d’un peuple immense. Notre Baptême nous plonge dans la foi de l’Église, une foi en la vie plus forte que la mort qui nous élève à la dignité du Christ ! Et quelles que soient nos épreuves, parfois très lourdes, gardons le regard fixé sur Jésus : Jésus rabaissé  ; Jésus certes invisible, mais couronné de gloire et d’honneur. Jésus vivant !

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