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Diocèse de Montpellier

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Promesse (Gn 15, 5-18)

18 mars 2019, par Jean-Louis Cathala

Promesses de lutter contre le réchauffement climatique, promesse de baisser la pression fiscale, promesse de la tolérance zéro…Souvent, les promesses n’engagent que ceux qui les ont écoutées ! Et pourtant, pour avancer, nous avons besoin d’horizons et d’engagements. La promesse joue un rôle central dans la foi juive et chrétienne ; la Bible nous raconte l’accomplissement d’une promesse. Ceci provient d’abord du Livre de la Genèse, qui n’emploie certes pas le mot, mais qui utilise celui de « serment » (en hébreu Shewouâh ; voir Genèse, chapitre 26, verset 3). Qu’a-t-elle à nous dire, notre Lecture tirée du chapitre 15 de la Genèse ?

Le récit commence avec l’annonce d’une « postérité » aussi innombrable que les étoiles (verset 5). C’est la grande promesse faite à Abraham, souvent réitérée (chapitres 12, 17 et 22) ; un serment que les Enfants d’Israël rappelleront au Seigneur dans les moments difficiles de leur histoire (Exode, chapitre 32, verset 13) et qui finalement aboutira au cantique de la mère de Jésus, l’enfant définitif de la promesse ! (Luc, chapitre 1, verset 55) Le verset central de notre Lecture, c’est le verset 6 où pour la première fois la Torah nous parle de la foi de quelqu’un : Abram « crut en YHVH ». Quel est le lien entre la foi et la promesse ? Dans la langue hébraïque, la racine Amân est liée à l’adhésion à une parole et cette racine a donné les mots Emounah : « foi » et Emet : « fidélité ». De fait, la foi n’est pas une certitude sans histoire et sans question. Elle a plutôt quelque chose à voir avec ce « sommeil mystérieux » qui dans notre récit saisit le père des croyants ; un abandon devant quelqu’un d’autre qui prend l’initiative et qui est le maître d’une Alliance, exprimée ici par ce rite archaïque des animaux partagés (versets 12 et 17). Avec Abraham, la foi est d’emblée un acte de confiance et de fidélité dans la parole du Seigneur  ! Et depuis lors, elle est une aventure qui se déroule comme accomplissement d’une promesse. Rien n’est écrit, mais nous ne sommes pas non plus jetés dans l’absurde. Nous écrivons nous-mêmes nos existences avec un Dieu qui nous accompagne et nous libère. Un dernier mot : le don d’un pays, du Fleuve d’Égypte jusqu’au fleuve Euphrate à Abram et sa postérité (verset 18) ne saurait justifier la moindre injustice. La promesse de la terre est une figure et une étape vers le Royaume de Dieu préparé pour tous les peuples !