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Diocèse de Montpellier

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Ecoute Israël (Mc 12, 28-34)

5 novembre 2018, par Jean-Louis Cathala

« Écoute, Israël » ! Pour chacune et chacun de nous, ce n’est pas toujours évident d’écouter Dieu et les autres ; les deux sont liés ! Dans la tradition biblique, la Révélation est une parole. Un jour, nous verrons Dieu, mais pour l’instant, il s’agit de l’écouter, ce qui n’est déjà pas si mal ! Dans sa réponse à la question du scribe sur le « premier de tous les commandements » (Marc chapitre 12, verset 28), Jésus enseigne : « Le premier, c’est : Écoute ». A la différence de Matthieu et de Luc, Marc élargit la citation du Deutéronome. Avant même de parler de l’amour de Dieu et du prochain, le Christ selon St Marc invite à l’écoute comme préalable à toute charité véritable. C’est le Shem’a Israël (Deutéronome 6,4) : Une prière murmurée plusieurs fois par jour par nos frères juifs .

La réponse au scribe nous renvoie à ce que Jésus dira par ailleurs : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique » ( Luc chapitre 8, verset 21). L’écoute de la parole du Seigneur est inséparable de l’accomplissement de sa volonté (Marc 3, verset 35). Et de fait, dans la langue hébraïque, c’est le même verbe Shama qui signifie à la fois « écouter » et « obéir ». Oui, l’écoute est bien ce qui nous fait entrer dans ce que Paul appellera l’obéissance de la foi.

Et puisque l’écoute est le premier commandement, elle est la plus haute exigence du point de vue des relations humaines. Il faut bien le dire : nous les vivons souvent sous le registre non de la rencontre, mais de la comparaison ou de l’affrontement. Vous le savez : Nous pouvons être des beaux parleurs qui en imposent ! Nous pouvons même être d’une grande générosité ; si nous ne savons pas écouter en vérité, nous sommes comme des « cymbales qui retentissent », dirait St Paul. Il en va de même pour la prière : Nous pouvons faire marcher notre « moulin à paroles » avec la plus grande dévotion ; si nous ne prenons pas le temps de nous taire et d’être attentifs à la présence du Seigneur, cela ne nous sert de rien ! Écouter, ce n’est pas abdiquer ou nous écraser, mais accepter de nous décentrer de nous-mêmes. C’est difficile, mais c’est un vrai chemin de bonheur.

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