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Aucun miracle (Mc 6, 1-6)

5 juillet 2018, par Jean-Louis Cathala

De nos jours, on oppose l’« ordinaire » à l’« extraordinaire » ; et le « miraculeux » est exceptionnel. Dans la Bible, c’est assez différent : ici, tout peut devenir miracle, car Dieu ne cesse pas de créer ! Et il s’engage au cœur de l’histoire des Enfants d’Israël, un peuple qu’il a fait sortir du pays d’Égypte à travers le prodige de la mer. Ainsi, dans les évangiles, le miracle ne sera pas la démonstration d’un phénomène extraordinaire ; il sera un langage pour nous dire que l’action libératrice de Dieu passe justement par l’ordinaire de nos existences !

Dans notre récit de ce dimanche, le Christ ne peut faire « aucun miracle » (Marc, chapitre 6, verset 5) à cause du « manque de foi » des gens de Nazareth (verset 6). Ils sont « scandalisés » (verset 3) : « ils se cassent la figure » sur Jésus parce qu’ils ont la prétention de le connaître. Mais la foi, celle dont le Seigneur a besoin pour accomplir des miracles ; celle qu’il ne trouvera pas toujours et pas seulement en Israël, ce n’est pas un savoir sans question. La foi nous appelle à rester ouverts à l’inattendu. La puissance de Dieu est en quelque sorte dépendante de notre confiance. Les signes et les prodiges ne produisent pas la foi : Au mieux, ils engendrent la crédulité ; au pire, la manipulation (chapitre 13, verset 22 ; Luc, chapitre 16, verset 31 ). En fait, ce serait plutôt l’inverse : La foi permet l’impossible !

Le Christ refuse de jouer les guérisseurs ; il ne vient pas galvaniser les foules (Luc, chapitre 5, verset 16). L’important, pour lui, c’est que nous devenions des personnes adultes et libres ! Bien sûr, il est légitime de vouloir guérir et d’implorer la guérison ; mais bien souvent, comme ces Pharisiens qui exigeaient des « signes venant du ciel », (Matthieu, chapitre 16, verset 1) nous cherchons le sensationnel au lieu de lire les « signes des temps » et de chercher à transformer notre quotidien selon l’Évangile. Au fond, le grand « miracle » de Dieu, c’est la Résurrection : le plus essentiel et pourtant le moins évident. Mais nous le savons, c’est la confiance qui nous conduit. Seigneur, augmente en nous la foi.