Paroisse Saint-Paul et Sainte-Croix

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Diocèse de Montpellier

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Douleurs de l’enfantement ( Rm 8, 18-23)

17 juillet 2017, par Jean-Louis Cathala

Ce matin, notre lecture de l’Epître aux Romains, joyau le plus abouti de la pensée de Paul, rejoint les questions des enfants des hommes de tous les temps et de toute culture : A quoi bon vivre si c’est pour souffrir ? Pourquoi sommes-nous plongés dans une existence certes souvent heureuse, mais qui est surtout une « vallée de larmes » ? Pourquoi permet-on que nous soyons séparés par la mort de ceux que nous aimons ? Pourquoi le vide et l’absence ? Même à la lumière de la Croix du Christ, je serais un rigolo si j’avais la prétention de vous donner des explications ! Et pourtant, pourtant, les Ecritures ne nous laissent pas totalement dans l’obscurité et nous invitent à la confiance de la foi, à la confiance qu’est la foi.

St Paul, en ces versets magnifiques, nous parle de notre destinée comme inséparable de celle de la Création tout entière et il entrevoit que le bonheur qui nous attend est sans « commune mesure », (Chapitre 8, verset 18) sans commune mesure, avec les épreuves qui nous accablent. C’est bien la foi de l’Eglise : L’amour de Dieu non pas comme une protection, mais comme la promesse d’une libération de l’esclavage et le cadeau d’une liberté plus forte que la mort.

De fait, selon la Révélation biblique, la vie n’est pas un long fleuve tranquille ; elle n’est pas non plus une voie sans issue, une aventure absurde qui serait soumise à jamais au pouvoir du néant, affirme Paul (Verset 20). Non ! La vie, la nôtre et celle de tous les peuples, c’est comme un accouchement ! La Résurrection au dernier jour et toutes les petites résurrections que nous pouvons expérimenter de notre vivant, après le chômage, après la maladie, après une rupture affective, après un deuil, passent inévitablement par les douleurs d’un enfantement}}}. Et cet enfantement « dure encore », souligne St Paul, (Verset 22) jusqu’au Retour du Messie, quand Dieu établira toute justice et séchera toutes larmes.

Alors, oui, devant la souffrance, jamais justifiable, nous avons le devoir de nous taire et le droit de douter et même de nous révolter ; mais nous pouvons aussi entendre la promesse et mettre notre confiance en un amour immense pour toute la Création et toute chair ; un amour qui aura malgré tout le dernier mot.

Ecoutons Jésus dans l’Evangile selon Jean : « La femme sur le point d’accoucher s’attriste, parce que son heure est venue ; mais lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus des douleurs, dans la joie qu’un homme soit venu au monde. Vous aussi, maintenant, vous êtes tristes ; mais je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne pourra vous la ravir…  » (Chapitre 16, vv. 21 et 22)