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Diocèse de Montpellier

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Trouble (Jn 14, 1-12)

15 mai 2017, par Jean-Louis Cathala

Nous sommes arrivés à l’eucharistie peut-être accablés par un souci de famille ou par un problème de santé. Durant ce temps pascal, le Christ nous dit comme à ses disciples : «  Que votre cœur ne se trouble pas  ». Ce verset pose la question de la relation entre la foi et nos inquiétudes. Notre foi nous aide-t-elle à les surmonter ? Sa fonction est-elle de nous consoler ou pire, de nous endormir parce que nous ne serions pas capables d’affronter la vie avec sa dureté et ses incohérences ?

Jésus sait désormais qu’il va mourir, quitter ceux qu’il a tant aimés. Mais il pressent déjà – et il nous annonce encore aujourd’hui - qu’il reviendra. Dans ce grand discours après le dernier repas, il parlera aussi de la tristesse qui remplit le cœur de ses disciples (chapitre 16, verset 6), mais il ajoutera qu’elle se changera en joie (verset 20). Et il nous sera donné une clef pour comprendre la situation des croyants dans un monde où le trouble ne nous est jamais épargné : « La femme, sur le point d’accoucher, s’attriste, parce que son heure est venue ; mais quand elle a enfanté, elle oublie ses douleurs, dans la joie qu’un homme soit venu au monde. Vous aussi, maintenant vous êtes tristes ; mais je vous reverrai et votre cœur se réjouira, et votre joie, nul ne pourra vous la ravir » (versets 21 et 22). Nos angoisses, nos tristesses, ne sont pas de l’ordre d’une tragédie sans issue. Elles sont les douleurs d’un enfantement ! Et la foi n’est pas une consolation de supermarché, ni un dérivatif, ni une promesse électorale, mais la promesse de la joie véritable : Le retour du Messie. La foi ne rend pas nos existences plus faciles ou plus « sûres ». Elle est le don de la confiance désarmée qui jamais ne désespère, quoi qu’il arrive et malgré toutes nos misères ! La foi nous emporte dans l’aventure de Jésus lui-même : Il ne fut pas un héros « maître de soi comme de l’univers ». Il a été troublé devant le tombeau de son ami Lazare ( chapitre 11, 33. Lire aussi : chapitre 13, verset 21 ). Au jardin des oliviers, il nous a sauvés de nos angoisses en les partageant : «  Maintenant mon âme est troublée. Et que dire ? Père sauve-moi de cette heure  ? » (chapitre 12, verset 27) C’est par l’abandon entre les mains de son Père, et non par je ne sais quel prodige inhumain, que le Christ a pu surmonter, ou du moins accepter, le grand trouble de nos vies : la mort. Et c’est en cela, comme cela, qu’il nous remet et qu’il nous remettra debout  ! Croyez en Dieu, et croyez aussi en Lui !