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Colombe (Jn 1, 29-34)

16 janvier 2017, par Jean-Louis Cathala

C’est lui le Fils de Dieu !

En fait, le texte original de la page de l’Évangile selon Jean que nous venons d’entendre commence ainsi : « Le lendemain…. » (Chapitre 1, verset 29). Un petit détail qui a du poids ! Dans les premiers mots du Quatrième évangile, nous lisons : «  au commencement » (Verset 1), comme au début de la Genèse. Et en référence au premier Livre des Écritures, Jean inaugure son texte par le récit d’une semaine qui se terminera à Cana, premier signe de l’Alliance renouvelée (Chapitre 2, verset 1). Nous voici donc rendus au second jour et nous écoutons le Baptiste, figure majeure des évangiles.

Mais à propos, que se passe-t-il au second jour selon la Genèse ? Nous y découvrons une méditation sur le « firmament » qui est, selon la conception de l’époque, une sorte de plafond qui retient des eaux supérieures. Au jour du déluge, catastrophe, ces écluses s’ouvriront (Chapitre 7, verset 17) ! Pour l’Évangile selon Jean, celui qui est au commencement rétablit le plafond de l’origine ; le Fils de l’homme est entre ciel et terre la nouvelle échelle de Jacob (Chapitre 1, verset 50) ; il est cet arc-en-ciel nouveau qui nous garde à jamais de tous les déluges en renouvelant l’Alliance conclue avec Noé et toute la création (Genèse, chapitre 9, verset 12).

Et il n’est pas innocent que nous rencontrions dans le récit de Jean une « colombe ». Dans la Genèse, la colombe atteste qu’un monde nouveau est possible au-delà de la catastrophe. Une nouvelle chance est offerte à l’humanité ! Au premier siècle de notre ère, les rabbins considéraient que la colombe était un symbole de l’Esprit qui planait sur les eaux au premier verset de la Torah. Pour les disciples de Jésus, l’incarnation du Verbe est ainsi une création nouvelle sur laquelle descend l’Esprit de Dieu ! C’est la manière dont l’évangéliste Jean contemple le Baptême du Christ. Et cela donne sens à notre propre baptême, en lequel nous renaissons dans la force de l’Esprit Saint.

Et surtout n’oublions jamais ceci : Quels que soient les malheurs et les horreurs de notre actualité, les déluges de bombardements et toutes nos misères, le monde est sauvé car le Sauveur du monde est venu ! Contre toute apparence, une autre chance est toujours offerte ; un autre monde est possible, un monde de frères et de fils. Mettons notre confiance dans le Ressuscité sans jamais nous décourager. C’est lui, le Fils de Dieu !