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Diocèse de Montpellier

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Sodome (Gen 18,20-32)

25 juillet 2016, par Jean-Louis Cathala

Nous avons entendu en première lecture le célèbre dialogue entre Abraham et YHVH au chapitre 18 du Livre de la Genèse. Abraham, qui a le sens du commerce à l’orientale, vient s’interposer pour les pécheurs, en l’occurrence pour les gens de Sodome. Je voudrais souligner trois aspects de cette rencontre :

Tout d’abord, ce dialogue nous parle d’un Dieu qui agit directement sur le cours des choses. Selon la mentalité biblique, en effet, quand quelque chose arrive en bien ou en mal, cela provient en direct du Seigneur ! En arrière-fond, nous percevons le souvenir d’une catastrophe survenue dans les villes proches de la mer morte, un événement jadis compris comme une punition. Vous voyez, nous effleurons des questions difficiles : Qu’avons-nous fait au Bon Dieu, comme disent les gens, pour que meurent tant d’innocents sous les bombes en Syrie, sous la torture en Érythrée ou sur la promenade des Anglais ? Devant le malheur, il vaut mieux ne pas faire de discours. Notre récit, pourtant, nous donne d’entrevoir, malgré la destruction de Sodome qui suivra, que notre Dieu n’est pas un Dieu injuste. Il n’est pas capable de vouloir le mal  !

Ce dialogue, d’autre part, évoque pour la première fois dans les Écritures la figure du « Juste », le « Zadik », en hébreu. Ce mot est répété huit fois ! Le juste, c’est celui qui vit « ajusté » à la volonté du Seigneur et qui prend des risques à cause de sa foi, comme l’ont fait les « justes » de la dernière guerre dont on nous parle souvent dans les médias. En fait, pour nous, le seul « Juste » qui nous rend justes, c’est le Christ Jésus (1Jean, chapitre 2, verset 2), celui qui est mort, non pour apaiser un Dieu vengeur mais pour manifester la miséricorde absolue de ce Dieu dans notre histoire  !

Ce dialogue, enfin, nous parle de la prière. Notre père Abraham ne se gène pas puisqu’il porte la promesse ! Il a confiance ! C’est la première fois dans la Bible que quelqu’un « se tient en face du Seigneur » (Genèse, chapitre 18, verset 22), c’est-à-dire se dresse devant lui pour s’opposer à sa volonté. C’est une prière virile, d’homme à homme ! La prière, ce n’est pas chercher à mettre la main sur Dieu ; ce n’est pas, non plus, s’écraser devant Lui ! Et Abraham de marchander comme au marché de La Paillade ! Notre Dieu est un ami. Avec lui, on peut discuter ; il nous écoute ; on peut tout lui dire !