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A l’occasion des 30 ans de la Margelle

7 juin 2016, par ZDominique Pacreau

Intervention de Dominique Pacreau au nom des voisins catholiques

Bonjour à tous

Je ne suis sans doute pas le mieux habilité des catholiques à prendre la parole pour l’anniversaire de La Margelle. Je suis pourtant parmi les plus proches voisins du temple et nous travaillons ensemble depuis tant d’années.
Mais il se trouve que j’appartiens à un ordre religieux qui est arrivé à Montpellier il y a quatre siècles. Comme nous allons bientôt partir, je me suis plongé dans les vieilles chroniques. J’y ai trouvé de nombreuses pages qui m’ont fait rougir. Les Capucins, - c’est le nom de mon ordre religieux fondé par François d’Assise – sont arrivés à Montpellier pour en découdre avec les Réformés (ou les convertir, selon les sources, mais les conversions étaient parfois bien rudes…) Au début du 17ème siècle, les responsables de la ville, les Consuls, étaient protestants et voyaient eux aussi d’un très mauvais œil l’arrivée de ces religieux. Les vieilles chroniques racontent avec beaucoup de détails dont je vous fais grâce, leurs querelles incessantes.
Que de chemin parcouru depuis ! On ne peut que se réjouir de voir comment aujourd’hui on marche la main dans la main. Un dimanche au Temple, j’ai entendu la pasteure – ce n’était pas Titia – dire : « L’évangile est au-delà de nos clivages historiques ». Et les problèmes de la société sont tels aujourd’hui qu’il serait simplement stupide de ne pas les affronter ensemble. Je suis témoin de tout ce qui est fait pour essayer de créer de la fraternité entre nous bien sûr, mais avec les autres religions et avec tous les habitants, quels qu’ils soient.

Nous sommes embarqués dans une aventure – ou dans beaucoup d’aventures :

  • d’abord celle de reconnaitre que c’est le même Jésus que nous suivons et que les uns et les autres, il a envahi nos vies
  • ensuite, de se trouver attelés au même projet, celui de faire réussir le monde – le monde, c’est un bien grand mot – disons de participer à faire réussir ce quartier. Et donc avec d’autres d’essayer de bâtir pour tous, une cité de paix, de justice, de tendresse. En imaginant l’avenir… l’année dernière, avec les enfants, le repas de quartier disait : « imaginons notre quartier de demain… » On a beaucoup parlé de frontières, ces dernières années, frontières infranchissables entre communautés ou passerelles qui permettent de communiquer. Nous travaillons ensemble aux repas de quartier, aux fêtes des voisins, aux débats ; nous échangeons pratiques et matériels…
    Merci à tous ceux qui prennent des chemins difficiles, risqués, ceux de la fraternité et de la paix, ceux qui bâtissent des ponts plutôt que des murs
    Merci aux sœurs et frères de La Margelle de nous avoir aiguillonnés pour que nos communautés soient porteuses de cette utopie et de cette espérance.