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Diocèse de Montpellier

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« Can you feel the presence of God ? »

13 mars 2018, par Véronique Angevain

« Can you feel the presence of God ? » Si vous faites attention, vous verrez ces mots écrits sur un mur prés de la station de tram « Albert 1er » ici à Montpellier.
« Pouvez vous sentir la présence de Dieu ? » jolie question essentielle qui traverse les siècles.

Celui qui a écrit ces mots savait qu’il est difficile de « sentir » la présence de Dieu. Difficile de comprendre qui Il est. Et en cela l’histoire du peuple de Dieu est notre histoire. La Bible nous raconte comment le peuple de Dieu le cherche, un long chemin marqué par des moments forts de confiance et d’alliance, et aussi des moments de doute et de désespoir, des trahisons, des détournements…

Que comprennent-ils de Dieu ?

Le premier texte que nous avons lu, extrait du Livre des Chroniques, parle justement d’une période obscure durant laquelle le peuple oublie Dieu, ce qui le mènera à l’esclavage. A la première lecture, nous retenons surtout la fureur de Dieu qui semble intervenir pour punir. En y regardant de plus prés, il est dit de Lui qu’il est pris de pitié, autrement dit de compassion ; patient, il ne se lasse pas et persévère à l’image d’un parent qui veut sauver son enfant. Dieu s’implique dans l’histoire de son peuple, au point d’en ressentir en effet une fureur grandissante.

Dans sa lettre, Paul nous parle de manière explicite d’un Dieu qui aime, qui cherche à sauver son peuple et qui se risque en s’impliquant. Si nous retrouvons l’image d’un Dieu épris d’amour, avec le Nouveau Testament, nous découvrons un Dieu qui s’implique au point de se faire tout proche. Nous touchons là le mystère de l’incarnation avec Jésus Christ pleinement homme pleinement Dieu. En Jésus, Dieu rejoint notre humanité et se donne tout entier. Il traverse encore une fois la trahison et l’abandon jusqu’à la mort pour que nous, son peuple nous lui fassions confiance et que nous apprenions à sentir sa présence et au delà à demeurer avec Lui.

Reste donc cette question : « Puis-je sentir la présence de Dieu ? »

Si vous cherchez à sentir Sa présence par vos propres moyens, votre sensibilité, votre cœur, votre intelligence, votre quête sera vouée à l’échec. Quête inaccessible si elle n’est pas vécue avec Lui.

L’Évangile de Jean nous montre le chemin ; il nous décrit l’attitude première, fondamentale de tout chercheur de Dieu. C’est par là que commence l’enseignement destiné aux catéchumènes. Par la suite, nous nous empressons souvent de l’oublier, nous croyant à l’abri du doute et du péché.

Il s’agit du serpent de Bronze.
Vous souvenez vous de cette histoire racontée dans le livre des Nombres ?

Moise a entraîné le peuple hébreu hors d’Égypte, à travers le désert. Leur marche s’éternise. Le peuple perd tout espoir et récrimine contre Dieu. Leur attitude rappelle les paroles perfides du serpent dans le jardin d’Éden.

Dieu répond et envoie des serpents venimeux. « Vous refusez d’entrer dans mon projet, vous préférez vivre selon la loi du serpent, voici des serpents. »

Beaucoup meurent de la morsure de ces serpents. Panique. Le peuple revient vers Dieu et le supplie de le sauver. Dieu donne alors un antidote : Moise fabrique un serpent de bronze. Toute personne mordue par un serpent sera sauvé par un simple regard vers ce serpent de Bronze. Pourquoi ? Parce que ce serpent rappelle que Dieu est présent, qu’il nous veut du bien.

Notons que le serpent de Bronze ne permet pas d’éviter la morsure mais sauve de la mort. ’Le serpent vous mord ? Regardez le serpent’. Il ne s’agit pas d’éviter ce qui nous blesse ; nous allons au contraire le regarder en face, et cela sera bénéfique.

L’Évangile assimile Jésus à ce serpent de Bronze.

En effet, comment être sauvé si ce n’est par Jésus, uniquement Jésus ?

Là encore Il ne nous évite pas la souffrance et la mort, mais il nous permet de les traverser. C’est cela être dans la vérité : accepter de regarder nos souffrances et celles du monde. Nous ne pouvons le faire que si nous sommes dans la lumière, c’est à dire avec Jésus Christ.

En ce temps de Carême, il est urgent d’apprendre ou de ré-apprendre à lever les yeux et regarder Jésus Christ ; le contempler dans toutes ses rencontres, ses actes, dans sa souffrance, sa solitude et dans sa mort et de sa résurrection. Ne nous lassons pas de l’écouter.

Alors, seulement dans cette attitude décentrée de nous même, totalement dirigée vers Lui, nous pourrons sentir sa présence dans la banalité de notre quotidien.

Alors nous pourrons regarder en face ce qui fait mal.

Alors nous demeurerons avec Lui dans la lumière.

Et nous pourrons en témoigner.

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