La confiance en Dieu

L’aventure entre Dieu et l’humanité, que nous voyons se déployer tout au long de la Bible, c’est une histoire d’Alliance marquée par la défiance et la confiance, l’infidélité et la fidélité. Le vocabulaire hébreu de la foi est varié, mais on y trouve deux racines : Aman, qui évoque la solidité, et Batah, qui évoque la confiance. Dans le Grec, c’est encore plus diversifié, mais on peut dire que la confiance est la dimension essentielle de la foi. Croire en Dieu, c’est le croire, lui faire confiance, comme un enfant les yeux fermés dans les bras de quelqu’un dont il sent qu’il est aimé. Beaucoup d’entre vous connaissent le merveilleux psaume 131.

YHVH, je n’ai pas le coeur fier, ni le regard hautain.Je n’ai pas pris un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent. Non, je tiens mon âme en paix et silence ; comme un petit enfant contre sa mère, comme un petit enfant, telle est mon âme en moi.
Mets ton espoir, Israël, dans YHVH, dès maintenant et à jamais.

Quand on parle de confiance, on pense, bien sûr, à celle d’Abraham, qui dans le Livre de la Genèse part vers un pays qu’il ne connaît pas et qui un jour sera mis à l’épreuve sur une montagne inconnue. Il sait que « Dieu pourvoira » et il fait confiance (Chapitre 22). Mais au fond, le grand récit fondateur de la confiance pour la foi juive et chrétienne, c’est le chemin de l’Exode : une longue aventure de libération à travers un désert qui fait regretter au peuple sa servitude et le fait murmurer. Mais notre Dieu est un libérateur. «  Si tu traverses les eaux je serai avec toi, et les rivières, elles ne te submergeront pas. Si tu passes par le feu, tu ne souffriras pas, et la flamme ne te brûlera pas » (Isaïe 43, 2)

Dans les évangiles, Jésus insistera : « Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père s’est complu à vous donner le Royaume  » (Luc, chapitre 12, verset 32). Selon la foi de l’Église, le Christ est le Médiateur d’un renouvellement définitif de l’Alliance et de la confiance entre Dieu et l’humanité : Il est à la fois celui qui nous ouvre totalement à la confiance en Dieu et celui qui l’accueille en plénitude.

Le sommet, paradoxal en apparence, de la confiance, c’est un homme qui meurt sur une croix ; abandonné de tous et même de « celui qui l’a envoyé » ; mais le « se sentir abandonné » se transfigure en un « s’abandonner avec une infinie confiance » et c’est dans ce retournement que se joue le salut, la libération décisive de tout ce qui nous empêche de vivre et d’être heureux. En fait, en Jésus-Christ, Dieu Lui-même descend tout au fond de la souffrance et de la mort pour nous en sortir. Quand Il relève Jésus du tombeau, c’est l’humanité tout entière qui est entraînée avec lui pour une vie nouvelle, la vie en abondance  !

Depuis le matin de Pâques, la confiance en Dieu, c’est vivre dans l’attente du retour du Christ. On ne sait ni le jour ni l’heure, mais on sait qu’il viendra et que dans un bonheur que nul ne saurait ravir, on le reconnaîtra. La foi, la confiance, dans le retour du Messie nous donne déjà d’expérimenter ici et maintenant la joie de la vie plus forte que la mort.